Le samedi 23 Avril 2022, j’ai proposé une conférence philosophique pour la clôture d’une exposition artistique organisée par la ville de BARENTIN (76). Cette expo concernait les œuvres (peintures et sculptures) d’une artiste russe qui expose régulièrement dans des salons nationaux :

Надежда Мули (Nadiejda Mouly). Elle est née et a vécu à Saint-Pétersbourg jusqu’en 2003 avant de venir s’installer en France.

Le thème de cette exposition était « Un vent de liberté » et ma conférence était intitulée « Un cadre pour la liberté ».

Visitez le site web de Nadiejda Mouly en cliquant ici

Les services culturels de la ville de BARENTIN m’ont demandé cette intervention parce que j’interviens régulièrement à la médiathèque de cette ville pour animer des ateliers philosophiques. Cependant, lorsqu’on m’a proposé cette conférence, j’ai longuement hésité à accepter parce que je me retrouvais dans un domaine que je ne connais pas bien du tout : la peinture et la sculpture. Cependant en priant pour ça, j’ai bien senti qu’il me fallait accepter ….

 

 

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J’ai préparé au mieux cette conférence en allant notamment rencontrer l’artiste chez elle. Nous avons échangé assez longuement et elle m’a aussi présenté certaines de ses œuvres. Je me suis également rendu au vernissage et j’ai sélectionné un certain nombre de toiles sur lesquelles j’ai appuyé une partie de mon intervention. Mon objectif était de faire le lien entre des considérations philosophiques sur la liberté et la démarche artistique de Nadiejda Mouly ainsi que son vécu.

 Lors de cette conférence, il s’est produit plusieurs « choses » qui m’ont particulièrement touché et encouragé et qui montrent à quel point Dieu nous vient en aide lorsqu’il nous demande de nous engager sur un terrain qui nous défie tout particulièrement

Tout d’abord, lorsque nous avons échangé ensemble chez elle, Nadiejda Mouly m’a partagé avec beaucoup de pudeur le fait qu’elle a vécu en Russie des temps particulièrement douloureux. Mais elle m’a aussi partagé que « Rembrandt l’avait sauvé » !

Lorsqu’elle admirait les toiles de Rembrandt, elle se disait : « Parce qu’il y a ça alors ça vaut la peine » ! J’ai relaté cela lors de la conférence mais pour illustrer mon propos, il me fallait choisir une toile de Rembrandt puisque nous n’en avions évoquée aucune précisément.

J’ai donc choisi la toile qui s’intitule « Le retour du fils prodigue » et lorsque je l’ai affichée, l’artiste s’est écriée que c’était justement devant cette toile qu’elle s’était faite ces réflexions !

Je me suis également risqué (pour la première fois de ma vie) à proposer une analyse de quelques-unes des toiles de Nadiejda que j’avais sélectionnées. Cet effort a été tout particulièrement salué et a permis des échanges avec l’artiste sur la thématique de la liberté d’une très grande profondeur.

Et puis, à la fin de la conférence, l’artiste est venue me remercier chaleureusement en me disant notamment que personne n’avait jamais fait pour elle ce que j’avais fait ce soir-là… C’est-à-dire faire le lien entre mon propos, son travail et son vécu. La référente culturelle de la ville qui était présente m’a également dit que c’était la première fois qu’un intervenant qui clôturait une exposition faisait cet effort de construire son propos en fonction de l’artiste et de son œuvre. Elle m’a aussi précisé qu’habituellement Nadiejda Mouly ne prenait pas la parole dans ce genre d’événements publics alors que ce jour-là elle n’a pas hésité à échanger avec moi et avec la salle sur son travail, pour le plus grand plaisir de tous.

Jérémie Chassing